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26 octobre 2017

Château des Rochers-Sévigné

Marquise, ô ma marquise...

La région de Vitré est intimement liée à l'histoire de la marquise de Sévigné. Illustre écrivain du 17e siècle, elle vécut et écrivit nombre de ses correspondances à quelques kilomètres de là dans le magnifique château des Rochers-Sévigné. Amateurs de jardins à la française, courez y faire un tour ! Ceux-ci ont été réalisés d'après les dessins du talentueux Le Nôtre.

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Une enfance ponctuée de deuils

Marie de Rabutin-Chantal, future Madame de Sévigné, naît à Paris, Place Royale, le 5 février 1626, dans l'hôtel particulier construit en 1607 pour ses grands-parents maternels, Marie de Bèze et Philippe 1er de Coulanges.

Elle est issue de l'union de Celse-Bénigne de Rabutin et de Marie de Coulanges.

Baron de Chantal, de Borbilly et de Sauvigny, seigneur de Monthelon, gentilhomme ordinaire auprès du Roi, Celse-Bénigne de Rabutin est né en 1596. En mai 1623, il épouse Marie de Coulanges, fille de Marie de Bèze et de Philippe 1er de Coulanges. Fortune faite grâce à sa charge de fermier de la gabelle, l'impôt sur le sel, ce dernier était devenu conseiller du Roi en son Conseil d'Etat.

Cette union avec les Coulanges - de noblesse récente - fut boudée par les Rabutin-Chantal. L'un d'entre eux, Roger de Bussy-Rabutin, la juge sévèrement et n'y voit que "l'éclatante mésalliance du fils des preux avec la fille du gabelou". 

Ce mariage fut de courte durée, quatre ans seulement au cours desquels naquirent deux enfants : un fils qui ne survécut pas et Marie. C'est le 22 juillet 1627, à l'île de Ré, à la pointe des Sablonceaux, que Celse-Bénigne mourut au combat opposant les armées de Louis XIII à celle de Cromwell.

Son épouse expira six ans plus tard, le 21 août 1633, laissant une fille unique âgée de sept ans.

C'est à cette date que Marie de Rabutin-Chantal passe sous la tutelle de ses grands-parents maternels, Marie de Bèze et Philippe 1er de Coulanges. Ces derniers meurent rapidement, respectivement en 1634 et 1636.

Seulement agée de 10 ans à la mort de son grand-père, Marie de Rabutin-Chantal n'a alors pour plus proche parente que sa grand-mère paternelle, Jeanne Frémyot, baronne de Chantal.
Veuve dès 1600 de Christophe de Rabutin, second baron de Chantal, Jeanne Frémyot se mit sous la direction spirituelle de François de Sales, évêque de Genève, et jeta avec lui, à Annecy, en 1610, les premiers fondements de l'Ordre de la Visitation, dont les couvents se répandirent bientôt sur tout le royaume. Elle mourut à Moulins, en odeur de sainteté, le 13 décembre 1641, avant d'être béatifiée en 1751, puis canonisée par le pape Clément XIII, en 1767.

Grand-mère bienveillante, mais ne décelant pas dans la personnalité de sa petite-fille les qualités propres à faire d'elle une religieuse, la baronne de Chantal la remit entre les mains de Philippe II de Coulanges, son oncle maternel, et de son épouse, Marie Lefebvre d'Ormesson.

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Une éducation raffinée

Auprès d'un oncle et d'une tante qui ont l'âge d'être ses parents, Marie de Rabutin-Chantal mène alors une enfance heureuse. Elle est entourée de cousins, dont Philippe-Emmanuel de Coulanges qui sera son préféré et l'un de ses futurs correspondants. Conseiller au Parlement de Paris, puis maître des requêtes en 1672, "chansonnier", il épousera Angélique du Gué-Bagnols, nièce par alliance de Louvois, favorite de Madame de Maintenon et épistolière de renom.

Philippe II de Coulanges et Marie Lefebvre d'Ormesson accordèrent un soin extrême à l'éducation de leur pupille. Français, mathématiques, histoire, latin, espagnol et italien sont au nombre des matières qui lui furent enseignées de manière très moderne, à une époque où l'éducation des filles, même dans les milieux aristocratiques, était limitée à un simple verni. Aussi bien à Paris qu'à Sucy-en-Brie où sa tante reçoit une société brillante, elle est initiée à l'art de la conversation mondaine.

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Un mariage bref 

Ainsi âgée d'à peine dix-huit ans, belle et riche, intelligente et cultivée, Marie de Rabutin-Chantal est une jeune femme courtisée. Ayant déjà refusé plusieurs partis, elle épouse le 4 août 1644 en l'église Saint-Gervais à Paris, Henri, baron de Sévigné, unique héritier d'une vieille famille bretonne.

Confortablement installé à Paris, dans le quartier du Marais, où il mène grand train, le jeune couple, accompagné par l'abbé Christophe de Coulanges, oncle de la mariée, ne tarde pourtant pas à prendre la route de la Bretagne pour visiter les terres des Sévigné, dont Le Buron, dans la région nantaise, et Cesson, près de Rennes. A l'automne 1644, Madame de Sévigné découvre pour la première fois le Château des Rochers qui deviendra une de ses demeures de prédilection.

Comme celui de ses parents, le mariage de Madame de Sévigné fut bref, seulement sept années. Il fut pourtant heureux malgré les incartades d'Henri, dont les plus célèbres maîtresses sont Ninon de Lenclos et Madame de Gondran. C'est pour le coeur de cette dernière qu'il perdra la vie, le 4 février 1651, des suites d'un duel l'opposant au chevalier d'Albret. C'est lors d'un séjour au Château des Rochers que Madame de Sévigné apprend avec effroi la nouvelle de son veuvage ; elle n'a alors que ving-cinq ans.

Chapelle 

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Construite en 1671 à l'initiative de Madame de Sévigné pour son oncle l'Abbé Christophe de Coulanges, la chapelle des Rochers présente une décoration et un ameublement des XVIIIe et XIXe siècles. Ce décor a été réalisé par la famille Hay des Nétumières, propriétaire des Rochers depuis 1715.

Avant et plus encore après le décès d'Henri de Sévigné, Christophe de Coulanges occupe une place toute particulière dans la vie et dans le coeur de Madame de Sévigné. Ainsi le surnomme-t-elle affectueusement le Bien Bon. Assurant auprès de sa nièce la charge de conseiller financier, il rétablira et consolidera sa fortune. Jusqu'à sa mort, en 1687, il sera toujours pour sa protégée, à Paris, comme à Vitré ou ailleurs, l'ami et le confident ; une présence somme toute paternelle. Il en est remercié avec l'édification de la chapelle des Rochers et la création de deux places qui dans le Parc et dans le jardin des Rochers, immortalisent son nom.

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Fauteuil transformable en prie-Dieu

Chambre de Madame de Sévigné

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L'ameublement de cette salle a été recomposé tel qu'il était en 1884, au moment de l'ouverture de cette pièce au public, à l'initiative du comte et de la comtesse Ivan Hay des Nétumières. Cet aménagement témoigne de la vision romantique, mais aussi anachronique de cette époque. Seuls les portraits datent du temps de Madame de Sévigné

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Cabriolet d'époque Louis XV

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Une mère aimante

A sa mort, Henri laisse deux enfants à son épouse, Françoise, née rue des Lions, à Paris, le 10 octobre 1646, et Charles, né au Château des Rochers, le 12 mars 1648.

Remarquée par Louis XIV à l'un des bals de la cour, Françoise de Sévigné, "la plus belle fille de France", selon Roger de Bussy-Rabutin, avait dédaigné l'honneur que lui faisait le Roi et inspira à Jean de la Fontaine la fable du Lion Amoureux.

 

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fable annotée et illustrée de Jean de La Fontaine, le lion amoureux

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net

En 1668, elle épousa François Adhémar de Monteil, comte de Grignan ; union qui aurait dû permettre à Madame de Sévigné de garder sa fille auprès d'elle. Pourtant quelques semaines après le mariage, le Roi, peut-être pour se venger de la froideur de Françoise à son égard, demande au comte de Grignan, lieutenant général en Provence, de s'établir dans sa province où le gouverneur en titre, trop jeune, ne peut pas encore exercer sa charge.

Françoise le rejoint en 1671 et s'établit au Château de Grignan. Le départ de sa fille laisse Madame de Sévigné inconsolable, mais va faire d'elle, à son insu, l'un des plus illustres écrivains du Grand Siècle. En effet, à partir de cette date, Madame de Sévigné, dont les talents d'épistolière sont déjà reconnus, inaugure avec sa fille une correspondance régulière - une lettre tous les deux ou trois jours en moyenne - et seulement interrompue par de longues retrouvailles, plus ou moins heureuses d'ailleurs, à Paris, mais aussi à Grignan.

Quant à Charles, il est comme son père, frivole et léger dans sa jeunesse. C'est aussi un brillant soldat. Engagé volontaire pour délivrer Candie assiégée par les Turcs, il est blessé au cours des campagnes de Hollande et d'Allemagne. Il participe aussi à la bataille de Senep et au siège de Valenciennes.

En 1684, âgé de trente-six ans, il épouse Jeanne-Marguerite de Bréhant de Mauron, fille de Maurille de Mauron, président à mortier au Parlement de Bretagne. Madame de Sévigné s'était opposée à ce mariage auquel elle n'assista pas, mais pour que son fils puisse s'établir comme il le souhaitait, elle alla jusqu'à se dépouiller pour satisfaire aux exigences du contrat de mariage.

Les réticences de Madame de Sévigné à l'égard de sa belle-fille se dissipèrent vite. Elle finit par se prendre d'amitié pour cette jeune personne qui vivait auprès d'elle sans jamais la contrarier. Aussi Madame de Sévigné confia-t-elle plusieurs fois la plume, tout aussi bien à son fils qu'à sa bru qui participèrent ainsi à l'écriture des lettres destinées à Françoise.

Cabinet de Madame de Sévigné

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Portrait de Madame de Sévigné

L.es séjours et l'écriture aux Rochers

Madame de Sévigné fera seize séjours aux Rochers. Ils seront chaque fois plus longs, surtout à partir de 1671, c'est-à-dire après le départ de sa fille pour la Provence. Son dernier séjour dure seize mois, du 25 mai 1689 au 3 octobre 1690, date à laquelle elle rejoindra sa fille au Château de Grignan, où elle mourra le 17 avril 1696.

Au total, sur le millier de lettres conservées de Madame de Sévigné, 297 ont été écrites depuis le Château des Rochers, dont 262 adressées à sa fille. Ce chiffre à lui seul témoigne du caractère étouffant de l'affection de Madame de Sévigné pour Françoise. Elle délaisse cependant pas Charles qui après son mariage, abandonne les turpitudes de sa jeunesse et vient s'établir aux Rochers. Auprès de lui et de sa discrète épouse, la vie passe dans une douce monotonie, chacun respectant la solitude recherchée par l'autre. Mais il ne faut pas s'y tromper, à la cour ou à Paris, à Vitré et aux Rochers, Madame de Sévigné reçoit et est reçue.

Un bel esprit...

Depuis sa jeunesse, Madame de Sévigné fréquente les salons. Elle est l'amie des plus grands personnages et des plus beaux esprits de son temps : Nicolas fouquet, Ménage... mais aussi Magdeleine de Scudéry, auteur du roman Clélie, une histoire romaine (dans lequel Madame de Sévigné apparaît sous les traits de la princesse Clarinte), de Marie-Magdeleine Pioche de la Vergne, comtesse de La Fayette, auteur de La Princesse de Clèves, et de François, duc de la Rochefoucault qui avait poussé la comtesse de La Fayette à écrire.

Madame de Sévigné dira de ces deux derniers que "nulle passion ne peut dépasser une telle liaison". Tous sont ses correspondants. Elle fréquente aussi la duchesse de Verneuil, fille du chancelier Séguier, veuve en 1661 du duc de Sully et remariée en 1668 avec Henri, duc de Verneuil, fils naturel d'Henri IV.

Elle est encore avec plus d'assiduité l'intime amie de la duchesse de Chaulnes et de son époux, le Gouverneur de Bretagne. En courtisane, elle vante ses mérites dans la répression sanglante qu'il fit de la révolte bretonne dite du Papier timbré.

Elle est également très proche d'Amélie de Hesse, princesse de Tarent, fille de Guillaume V, landgrave de Hesse-Cassel, apparentée à presque toutes les cours souveraines d'Europe, et tante de la princesse Palatine, belle-soeur de Louis XIV. Les deux femmes passent ensemble de longues heures à deviser dans le Parc des Rochers ou dans celui du Château-Marie, demeure de plaisance que la princesse possède à Vitré.

Madame de Sévigné est également la voisine du comte et de la comtesse du Plessis d'Argentré, dont le château se dresse à quelques lieues des Rochers. Parmi ses lettres, six sont adressées à M. du Plessis et de nombreuses autres mentionnent Mlle du Plessis. L'épistolière la brocarde vertement et la surnomme Mlle de Kerlouche, du fait de la coquetterie qu'elle avait dans les yeux.

(biographie prise au château des Rochers-Sévigné)

À découvrir aussi les robes des quatre saisons créées par Marie-Caroline Béhue-Guetteville pour l’inauguration du musée version troisième millénaire. 

 

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